C'est l'histoire d'un rappeur qui ne voulait pas être que rappeur. D'un gars qui a fait ses preuves dans le Hip-Hop, mais qui, artistiquement, ne se sentait pas accompli. Entre désir de s'affranchir de l'étiquette de rappeur et d'être considéré comme un artiste à part entière, Kohndo étonne par sa musique, et n'hésite pas à sortir des sentiers battus. Entre Soul et Rap, il tend à ressouder deux bouts qui semblaient évoluer dans des univers parallèles, dans notre hexagone. Entre la rue Caulaincourt et la rue de Clignancourt, microphone à la main, Kohndo nous comte un vécu, une histoire musicale authentique et singulière et présente son dernier album en date, Soul Inside, disponible depuis Mai dernier.
Alors, dis-nous tout, Kohndo, c'est un nom d'emprunt ou ton vrai prénom ? D'où ça vient ?
C'est mon prénom, et je tiens vraiment au bon placement du "H" parce que souvent les gens l'orthographient KHondo, KondHo... Mais non, non, c'est KoHndo (rires). Pour l'origine, Kondo est le prénom de naissance du prince Behanzin. Ce prince se nomme Kondo avant de devenir Behanzin, quand il atteint le statut de roi d'Abomey. Il s'est opposé à l'armée française, au 19ième siècle, contre la colonisation du Bénin. C'est mon père qui m'a donné ce nom, et par fantaisie, il a rajouté ce fameux "H" (rires).
Ta musique est très imprégnée de Soul. Dans ton nouvel album on sent d'autres influences comme le rock, d'où te vient cette richesse, cette ouverture ? Est-ce la manière dont tu as été élevé ?
C'est vrai que j'ai été éduqué dans la musique, la "Grande Black Music", j'ai presque envie de dire. J'ai été nourri de Soul, pas forcément la Soul Motown que je trouve trop sirupeuse, mais plutôt la Raw Soul, la Soul du sud, la Stax, avec Sam & Dave, Isaac Hayes, Otis Redding ou David Porter, ces artistes qui ont un truc plus violent, y compris au niveau du message. J'aime aussi ce qui est plus Street Soul : Curtis Mayfield, Donny Hathaway, ces gens qui racontaient la vie des quartiers. Cette culture là, c'est aussi le Hip-Hop, le sample, qui me l'ont donnée. Il y a la discothèque familiale, à Boulogne où j'ai passé mon adolescence, puis, de l'autre côté, la quête de la boucle, où tu te forges ta propre culture musicale. Parce que bon... Dans les années 80, on n'était pas tous adeptes du synthé (rires) ?! Le contexte joue beaucoup, j'ai toujours été entouré d'artistes, de musiciens et de chanteurs. J'ai toujours baigné là-dedans, ce brassage a transparu par petites touches dans mes précédents albums et s'est vraiment affirmé sur Soul Inside. J'ai aussi été guidé par mon band, le Velvet Club, avec qui je bosse depuis la sortie de Deux Pieds Sur Terre, en 2006. Sur ce troisième album, il y a eu moi mais aussi les envies des musiciens avec qui j'ai travaillé. Chacun a mis une petite part de lui-même.